A la rencontre de Nathalie Sennegon-Nataf, résidente à Miami, ancienne avocate au barreau de Paris, médiatrice et fondatrice du « French Chapter de The National Association of Divorce Professionals (NADP) »

Nathalie a eu la gentillesse de m’offrir son livre « L’amour s’envole, les enfants restent ». Un deuxième livre joint est destiné aux enfants concernés par le divorce afin de leur apporter une aide pratique. Ces livres touchants et très bien documentés sont illustrés par Tignous, caricaturiste et dessinateur de presse français tragiquement disparu dans les attentats de Charlie Hebdo.

Trois questions à Nathalie Nataf dont les travaux sont accessibles sur son site et qui est disponible pour la communauté française : http://www.sennegon-nataf.com


1/ Alors qu’un couple sur deux divorce en région parisienne, un sur trois en province, qu’en est-il à l’étranger/aux Etats-Unis svp ?

Aux Etats-Unis où nous vivons vous et moi depuis plusieurs années le nombre de séparations et de divorces est généralement similaire à celui que l’on connait en France et un peu partout dans les grandes villes comme Paris, Miami, New York, Washington…
Mais il est vrai qu’avec le Covid, ces deux dernières années, il y a eu une explosion des familles un peu partout dans le monde. 


2/ Comment dédramatiser une situation qui peut paraitre insurmontable, surtout à l’étranger ?

La médiation est salutaire dans bien des situations ! Il faut que les gens osent, qu’ils ne considèrent pas que tout est discorde car cela n’est jamais le cas. Il y a forcément des sujets sur lesquels on peut trouver des solutions amiables..
Souvent les gens qui vivent loin de leurs proches se sentent perdus lorsqu’ils envisagent de se séparer, ils sont loin des leurs et n’ont pas le soutien dont ils auraient besoin, cela peut être déprimant et peut pousser à agir de façon impulsive. Il est important de les écouter, de les rassurer et d’évoquer avec eux les vraies difficultés. 
Dans les crises familiales il est courant de voir que certains couples n’arrivent même plus à se parler, la médiation familiale va d’abord leur permettre de reprendre une communication pour les aider à mieux se faire comprendre mais aussi à comprendre l’autre.

La promiscuité des membres de la famille, les enfants qui ont classe en ligne au domicile familial, les parents qui travaillent de chez eux et les couples qui vivent 24/24 ensemble et ne s’aèrent plus trop à l’extérieur cela fait souvent des étincelles… 


3/ Quels conseils (juridiques) de base pouvez-vous adresser à nos lecteurs qui passent par cette situation ?

La grande majorité des couples qui se séparent espère éviter le conflit.

Tous les parents qui se séparent veulent bien faire pour leurs enfants, il est donc indispensable de les aider à s’accorder même dans le cadre d’une séparation compliquée. De plus en plus de gens arrivent à le faire.

Mon premier conseil est de ne pas foncer dans le conflit et dans la procédure. Il sera toujours temps d’aller devant un juge si cela devient incontournable. Classer les sujets de discordes, prendre le temps d’en parler, essayer de prendre le recul nécessaire en se disant que même s’il s’agit de la fin d’une histoire de couple, cela n’est pas la fin de la famille que l’on a construit à deux et donc tout faire pour la préserver. 


Revoir le replay du webinaire « Divorcer à l’étranger », mai 2020 :
https://lepetitjournal.com/new-york/divorce-et-expatriation-ne-font-pas-toujours-bon-menage-304360

En 2018, l’association Français du Monde organisait à l’initiative de la sénatrice Claudine Lepage un grand colloque « Enfance et Expatriation » :
https://www.facebook.com/watch/live/?ref=watch_permalink&v=243954352890281

Quelques références cinématographiques sur la thématique divorce :
 Kramer contre Kramer, Robert Benton
 Mrs Doubtfire, Chris Colombus
 Génial, mes parents divorcent ! Patrick Braoudé
 Marriage story, Noah Baumbach

Laure Pallez

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